Le fioul est un produit pétrolier raffiné. Il est donc particulièrement sensible aux relations géopolitiques et aux enjeux de l’or noir. L’OPEP+, les cours des devises, les compagnies pétrolières influencent mutuellement le prix du fioul en tentant de maîtriser le cours du pétrole.
Le prix du baril de pétrole est en partie maîtrisé par un cartel de 13 pays exportateurs : l’OPEP ou Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole.
Ces 13 pays sont l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Qatar, la Libye, l’Iran, l’Irak, le Koweït, le Nigeria, le Gabon, l’Angola, la Guinée équatoriale, le Congo Brazzaville et le Venezuela. Ensemble, ces pays s’accordent sur la quantité de pétrole exporté via un système de quotas de production.
Ces pays peuvent donc décider de réduire l’exportation de barils de pétrole pour influencer les prix du fioul et du pétrole à la hausse ou bien vendre leurs stocks pour faire le plein de liquidités.
Depuis 2016, les membres de l’OPEP se sont associés avec dix autres pays producteurs : la très influente fédération de Russie, le Mexique, le Kazakhstan, l’Azerbaïdjan, le Bahreïn, Brunei, la Malaisie, Oman, le Soudan et le Soudan du Sud.
Ensemble, les pays de l’OPEP+ contrôlent les plus grandes réserves de produits pétroliers du monde. Étant donné les situations de dépendance énergétique, une mésentente politique avec la Russie ou l’un des pays membres pourrait tout simplement couper le robinet d’or noir.
Le Canada, les États-Unis, la Norvège et les autres pays non-membres de l’OPEP+ ont quant à eux leurs propres réserves stratégiques, plutôt destinées au marché intérieur.
L’OPEP a donc une influence stratégique sur le prix du pétrole et, par conséquent, peuvent manipuler et influencer très fortement le prix du fuel.
Le baril de pétrole s’achète toujours en dollar, la devise internationale par excellence. Le taux de change euro/dollar a donc un impact significatif sur le prix du fioul.
Les taux de change sont actualisés plusieurs fois par jour et sont particulièrement surveillés par les marchés financiers. En effet, lorsque la valeur de l’euro augmente en comparaison avec le dollar, le pouvoir d’achat des européens augmente. C’est donc le moment d’acheter son fioul.
L’émergence économique de la Chine, de l’Inde puis de nouveaux pays en croissance augmentent la demande mondiale en produits pétroliers.
Comme dans tout marché limité par la disponibilité de ses matières premières, la hausse de cette demande est un facteur non négligeable dans la hausse du prix du fioul en créant un effet de rareté.
Si de nouveaux gisements d’hydrocarbures sont découverts et exploités sans régulation par l’OPEP, le prix du fioul devrait mécaniquement baisser. C’est toutefois un facteur difficile à anticiper pour quiconque cherche à évaluer le prix du fuel dans les prochains mois. De surcroît, la découverte d’un gisement de pétrole ne signifie pas que celui-ci sera exploitable pour produire du fioul.
Le gouvernement français n’a pas le pouvoir de ralentir la hausse du prix du fioul, mais ses décisions peuvent fortement l’accélérer. C’est en quelque sorte une influence sur les prix à sens unique.
Actuellement, la TVA à 20%, la TICPE et la Contribution Climat-Energie représentent près d’un tiers du prix du fioul. Cette forte taxation s’explique notamment par le parti pris du gouvernement d’encourager la transition écologique. En influençant le prix du fioul par des taxes élevés, l’État espère mesurer une baisse de la consommation d’énergies non renouvelables et des émissions de gaz à effet de serre.
Ces dernières décennies, les normes environnementales toujours plus avancées ont imposé aux raffineries françaises de mettre l’innovation à l’honneur pour répondre à la demande (notamment fioul domestique) tout en en améliorant la sécurité, la performance environnementale et l’efficacité énergétique des dérivés pétroliers.
Or, plus les procédés de raffinage deviendront efficaces, plus les raffineries pourront réduire leurs coûts de maintenance et de production, ce qui influera sur le prix du fuel.
De même, l’amélioration constante de la qualité du fioul domestique (moins riche en soufre notamment) le rend certes plus cher, mais également plus efficace. Si les économies d’énergie surpassent la hausse du prix du fioul, les consommateurs seront gagnants !