Le fioul domestique constitue la troisième source d’énergie de chauffage en France. Ce produit présente une composition chimique complexe qui mérite quelques explications. Dans cet article, nous vous proposons d’en apprendre davantage sur la composition chimique du fioul domestique mais également sur les nombreuses transformations à l’œuvre dans le secteur. En effet, la transition énergétique nous entraîne vers l’utilisation de plus en plus importante de biofioul en remplacement du fioul domestique traditionnel.
En tant que produit dérivé du pétrole, la composition du fioul domestique peut connaître des variations selon le pays concerné, mais également selon le pétrole utilisé pour le fabriquer. Il peut également contenir des éléments combustibles d’origine végétale ou synthétique. Même s’il existe de multiples variations, une « recette » de base peut être dégagée.
La composition du fioul domestique a évolué au fil du temps, ne serait-ce que pour se mettre en conformité avec les différentes réglementations et normes, tant françaises qu’européennes. Toutefois, il demeure que le fioul domestique est un produit issu d’un raffinage de pétrole brut. Au-delà de ce constat de base, nous pouvons préciser que le fioul domestique, tout comme le gazole ou encore le kérozène, provient de ce que l’on nomme les « coupes moyennes » du pétrole. Partageant de nombreux points communs avec les deux autres carburants, c’est ainsi que le fioul a longtemps été utilisé pour faire fonctionner les engins divers en zone rurale. La différence essentielle entre ces trois produits réside dans leur capacité à s’enflammer, ce que l’on mesure par un indice nommé « indice de cétane ». Ainsi, celui du fioul est de 40 (alors que celui du gazole est à 51).
Analysons maintenant la composition chimique du fioul domestique. Essentiellement, le fioul est composé de carbone (à près de 87%), puis d’hydrogène (environ 13%), puis de soufre pour la part restante (généralement moins de 0,2%). On y trouve également, mais en quantité infime, de l’azote.
Depuis de nombreuses années, les producteurs de fioul domestique ont progressivement ajouté des additifs permettant de générer des améliorations importantes à destination du client final. Néanmoins, pour des raisons évidentes de coût, tous les fiouls ne sont pas additivés.
On peut distinguer plusieurs catégories d’additifs dans le fioul domestique. Tout d’abord, ceux qui améliorent les performances du fioul comme source d’énergie, comme les additifs permettant une meilleure combustion, permettant ainsi un meilleur rendement. Ensuite, les additifs servant à “protéger” le fioul des agressions extérieures et à permettre un meilleur stockage (additifs anti-corrosion, additifs antigel ; additifs anti-bactéries etc.).
Enfin, certains additifs ont pu être ajoutés par confort, comme l’additif anti-odeur qui débarrasse le fioul de son odeur forte (utile au moment de la livraison chez le client, mais également si la cuve, est proche des pièces de vie).
Tous ces additifs permettent donc une amélioration certaine des performances, mais également de conserver le fioul plus longtemps sans qu’il se dégrade.
En France, le fioul domestique est utilisé par près de trois millions de ménages pour se chauffer. Le plus souvent, ce sont les habitants des zones rurales, mal/pas desservies par le réseau de gaz et ne souhaitant pas dépendre uniquement de l’électricité. Malgré tous ses avantages, le fioul doit, dans le cadre de la transition énergétique, évoluer vers un meilleur bilan environnemental. Son remplaçant est déjà là : le biofioul.
Depuis quelques années, le gouvernement encourage, dans le cadre de la transition énergétique, les ménages se chauffant au fioul à évoluer vers le biofioul. Le biofioul est tout simplement du fioul domestique auquel est additionné de l’EMAG (Ester Méthylique d’Acide Gras), tiré du colza.
Une fois cet ajout effectué, on parle désormais de biocombustible. Il existe plusieurs catégories :
- Le biofioul F10, contenant 10% d’EMAG (il sera mis en vente à partir de 2025) ;
- Le biofioul F30, contenant 30% d’EMAG.
Le biofioul F30 a été lancé à la fin de l’année 2022. En effet, depuis cette date, les chaudières les plus polluantes (émettant plus de 300g de CO2/kWh) sont interdites. Ce dernier sert donc de combustible de référence pour toutes les chaudières fioul depuis le 1er juillet 2022 et le biofioul doit, à terme, complètement remplacer le fioul fossile.
L’évolution vers le biofioul F30 oblige les fabricants de matériel (chaudière, cuve etc.) à s’adapter. Il est parfaitement possible d’adapter son ancienne chaudière et de la faire fonctionner au biofioul F30. Quant aux chaudières neuves, elles sont toutes biocompatibles.
Dans le projet global soutenu par le gouvernement, il est prévu que d’ici 2030, un biocombustible 100% renouvelable soit créé. L’Etat se laisse ensuite dix ans (2040) pour que ce biocombustible soit généralisé à tout le pays.
Nous avons pu voir dans cet article que le fioul domestique constitue la troisième source de chauffage domestique en France. Plus de trois millions de foyers l’utilisent. Produit complexe, raffiné à partir du pétrole brut, le fioul présente de très nombreux avantages. Toutefois, face au réchauffement climatique que connaît la planète, l’Etat a mis en place une politique exigeante de transition énergétique. Pour s’y conformer, le fioul doit évoluer afin de se transformer progressivement en biocombustible 100% renouvelable. Cet objectif doit être atteint partiellement d’ici 2030, et complètement d’ici 2040. Une fois atteint, cela nous permettrait de profiter de tous les avantages du fioul, mais sans les conséquences néfastes pour l’environnement.